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Matricule 107361

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Du Berry, du foot, du Limousin, des coups de cœur ou de gueule...


IAM, le rap, l'OM, Marseille... les confidences d'Akhenaton

Publié par Matricule 107361 sur 22 Mars 2014, 21:12pm

Catégories : #IAM, #rap, #OM, #Marseille, #Akhenaton

IAM, le rap, l'OM, Marseille... les confidences d'Akhenaton

Matricule 107361 : 2013 a été une année riche pour IAM avec la sortie de deux albums. Comment les définiriez-vous ?

Akhenaton : Je les définirai déjà comme appartenant à la même famille. Dans nos têtes, on fait pas trop de dissociation entre les deux tout simplement parce qu'on les a enregistrés vraiment en même temps et en partie mixes en même temps donc ce sont des albums qui ont été accouches dans les mêmes sessions et ils ont été faits, c'est ce que je dis souvent, dans un état d'esprit très relâché et en prenant énormément de plaisir. C'est partie sur des bases compliquées parce qu'on étaient sur un projet avec Ennio Morriconne qui est tombé à l'eau et finalement ça nous a libérés complètement à la fois pour la créativité et pour le fait de prendre du plaisir, pour laisser couler, laisser venir les choses, ça a été pour nous ce que l'on appelle à Marseille une véritable embellie.

Quel regard portez-vous sur l'évolution de votre écriture et de votre musique au fil des albums ?

Quand on répète des morceaux qui sont anciens, des fois on se dit mais on écrivait différemment, on avait un rythme différent, il y a des évolutions, ça se fait de manière lisse dans nos têtes parce qu'on ne perçoit pas du tout le changement, pour nous il y a une continuité, mais si on revient en arrière je peux définir des aspects typiques à certaines périodes, par exemple la période de Revoir un printemps ou les phrases étaient très chargées pour moi surchargées, il y a vraiment des tranches périodiques qui définissent notre écriture.

Votre approche de la scène est-elle différente, a-t-elle évolué au fil des années ?

Elle a évolué peut-être quand on a introduit d'autres types de fonctionnement, par exemple en Égypte quand on a joué avec les orchestres classiques, forcément c'est complètement différent mais notre vision du spectacle c'est toujours la même, on essaie toujours de se prendre la tête pour qu'il y ai un bon rythme, un bon équilibre, surtout entre les morceaux classiques connus de tous et les nouveaux, on a pas envie que ce soit un spectacle fige dans le temps, uniquement une exposition d'antiquités, mais de faire découvrir aux gens ce que l'on fait actuellement, pour nous c'est quelque chose de très important.

Quels sont vos projets après cette tournée Arts martiens, quel est l'avenir d'IAM ?

On enchaine des festivals, donc en fait on va se retrouver sur la route quasiment jusqu'à la fin de 2014. Parallèlement à ça on est toujours dans l'expectative concernant le groupe, de savoir si on ressigne dans une maison de disques, si on ressigne pas, ça va définir ce qu'on va faire à l'avenir, au vue du succès d'Arts martiens il y a peut-être des chances qu'on puisse refaire des choses ressigner derrière, parce que nous on a aucune volonté de faire un album en indépendant, l'indépendant c'est génial quand on est pas connu, pour se faire connaître, en solo je fais des albums en indépendant par contre je pense pas que ce soit applicable au groupe IAM. Quand on est un groupe qui a sorti beaucoup d'album, qui en a vendu beaucoup, le public automatiquement s'attend à de l'imagerie, de la promotion, quelque chose d'élevé, qu'on soit pas absent, qu'on soit en télévision, qu'on sorte des clips. Si on est en indépendant on aura jamais le budget de faire ce que l'on a fait sur Arts martiens par exemple, huit clips, des "teaser" vidéos, des semaines de promo sur Paris, on pourrait même pas se payer le tiers de la moitié du quart en inde donc se serait beaucoup plus compliqué.

Quel est votre artiste coup de cœur du moment ?

Je suis tout ce qui sort en rap américain, j'ai grandi en écoutant que ça. Je me suis bien éclaté en écoutant un artiste qui s'appelle Willie the kid qui a sorti un projet la récemment. J'ai bien aimé aussi un rappeur qui s'appelle Retch.

En tant que Marseillais, comment vivez-vous la saison compliquée de l'OM ?

Je la vis mal. Ça n'a rien a voir avec Paris, bien que quand Paris perd on se console comme on peut. On devient aussi aigri qu'étaient les Parisiens, parce qu'avant ils s'éclataient quand on perdait. On doit être touchés par le complexe du looser. On regarde le football en négatif. Non, on est pas dans ça mais ce qui est gênant c'est de voir l'équipe jouer, déjouer, rejouer, dans une même partie des fois. J'ai vu des matchs extrêmement horripilants et je suis poli.

J'imagine que vous souffrez également de l'image de violence que dégage votre ville ?

Oui. Ça me rappelle les années soixante-dix ou quatre-vingt. On voit des statistiques qui sont agitées partout mais qu'on se repenche sur les chiffres des années quatre-vingt pour voir le nombre de morts qu'il y avait dans ces années la. On va se parler très franchement, je pense que ce qui dérange les gens c'est qu'aujourd'hui ce qui sont derrière les pistolets ce sont des Arabes et des noirs et que la violence des années soixante-dix ou quatre-vingt qui était du fait de bandes corses ou italiennes dérangeait moins l'opinion publique. C'est étrange mais on en revient toujours au même problème. (...) Après c'est sur que l'on ne peut pas l'occulter, ce sont des choses qui existent mais si on veut que les choses changent il faut que ces gamins la aient de réelles valeurs sur lesquelles s'appuyer, de réelles distractions, un réel accès à la culture, une profondeur d'âme. Le modèle de société inculqué par nos bons politiciens a acculture ces enfants en les coupant de la culture de leurs parents, leur a insuffler une culture d'ultra consommation et d'ultra droite violente. Si bien que dans des manifestations aujourd'hui quasiment d'extrême droite il y a des gamins des quartiers qui manifestent, ils sont perdus, ils ne savent pas ce qu'ils y font mais ils sont la, à côté des skin-heads.

Que représente pour vous Limoges ?

On est venus plusieurs fois jouer, c'est une ville ou on a beaucoup joué dans les années quatre-vingt-dix. On y est attachés personnellement parce que notre ingénieur du son Phiphi qui a enregistré les premières maquettes d'IAM en 1986 et qui nous suit sur la tournée jusqu'à aujourd'hui est originaire de Limoges donc on entend parler de Limoges en Long en large et en travers grâce a monsieur Beneytout.

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D
Super article! N'hésite pas à faire un tour sur http://dommagemorray.over-blog.com/ pour plus de culture Rap!
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