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Matricule 107361

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Du Berry, du foot, du Limousin, des coups de cœur ou de gueule...


« Indochine a été une école de la vie »

Publié par Matricule 107361 sur 21 Juillet 2015, 21:46pm

Catégories : #Culture

Dominik Nicolas, cofondateur et compositeur des débuts du groupe, qui a des racines dans le sud de l'Indre, est installé en Corrèze. Il se confie sur ses origines, l’aventure Indochine, son départ du groupe, sa passion pour la pêche, ses attaches limousines et la suite de sa carrière.

Des airs d’éternel adolescent, vêtu de la tête aux pieds de noir, dont un t-shirt résolument rock, les cheveux en bataille… Il reste indéniablement quelque chose d’Indochine en Dominik Nicolas. La coquetterie de substituer le « k » au « que » de son prénom originel le confirme. Il faut dire que le groupe représente treize ans de sa vie. Dominik a fondé Indochine avec Nicola Sirkis en 1981 et en a été le compositeur principal jusqu’en 1994. « Ce qui m’a le plus marqué c’est les débuts du groupe, confie Dominik. C’est devenu sérieux tout de suite même avec notre niveau, quand on commence on n’a pas un super niveau, on était très impliqué, on faisait attention à l’image, à trouver les bons studios, à chercher du matériel un peu avant garde, on a été les premiers à utiliser une boîte à rythmes. On a fait un premier 45 tours Dizzidence politik avec un bon petit succès d’estime par rapport à la promo et aux moyens engagés. » Ce qui permet à Indochine de se faire repérer. « Après, on a été signés par un producteur indépendant, poursuit Dominik. Même si c’était plus facile à l’époque qu’aujourd’hui il fallait quand même le faire. On est allés en studio, notamment en Angleterre, on a fait de belles choses, on a sorti un mini album, on ne pensait vraiment pas que ça allait prendre une telle envergure tout de suite. » La belle histoire se prolonge sur scène. « Il y a eu des fans qui nous attendaient, évoque avec émotion Dominik. Je trouvais ça étrange, c’était un peu un choc. J’ai de beaux souvenirs, quelle que soit la salle, quand on jouait dans des clubs ou dans des zéniths. » Dominik conserve notamment en mémoire son passage à Limoges. « On avait joué à la patinoire, le son n’était pas top mais il y avait quand même du monde. » Indochine a été pour Dominik bien au-delà d’une simple aventure musicale. « Ça nous a permis de faire le tour du monde, explique-t-il. On était jeunes, on avait pas des vécus poussés, on a vu comment la planète fonctionnait, le tiers-monde, les pays riches. Ça permet de s’enrichir. Le groupe a été une école de la vie. On a appris le business, des fois on s’est fait avoir, des fois on a eu de belles opérations, avec un album qui fonctionnait bien. On a rencontré le monde politique - pour moi ça a été une déception quel que soit le bord politique - le monde artistique, des peintres, des metteurs en scène… » Quand il évoque son départ d’Indochine, Dominik ne verse pas pour autant dans la nostalgie. « Je ne garde que les bons souvenirs du groupe, même si au final je suis en froid avec Nicola aujourd’hui. C’est la vie, c’est comme ça, lui et moi on a fait un beau bébé, la première partie d’Indochine. La suite pour moi c’est un peu différent, chacun a suivi son évolution. Ce qu’ils font aujourd’hui c’est assez différent de ce que j’ai fait mais je suis assez ouvert il y a de la place pour tout le monde. Ils font des trucs sympas après il y en a que j’aime moins. Que le groupe ait continué sans moi je n’ai pas eu de malaise avec ça. » Et après ? « J’aurai pu refaire un album tout de suite, analyse-t-il. J’ai préféré prendre une autre direction, j’ai fait quelques disques pour d’autres, pas mal de musique à l’image (N.D.L.R. : publicités), un peu de documentaire à la mouche, ça me permettait de prendre un prétexte pour aller pêcher. » Car la pêche constitue pour Dominik une passion de toujours. « Je l’ai pratiquée depuis mon plus jeune âge. » Il se rappelle notamment être venu pêcher à Saint-Léonard-de-Noblat. Parisien, Dominik a en effet des racines paternelles entre le sud de l’Indre et la Haute-Vienne. « Des Nicolas il y en a de La Châtre à Limoges », précise-t-il. « J’ai toujours gardé le lien, poursuit-il. Toutes les vacances d’été, j’allais à Crevant (N.D.L.R. : dans l’Indre) dans la ferme de ma grand-mère. Les fêtes familiales et à Noël, j’y allais en vacances avec mes parents. »

(Photo : Pascal Perrouin/Centre France)

(Photo : Pascal Perrouin/Centre France)

« J’aurais préféré être champion du monde de pêche à la mouche que d’empiler les disques d’or avec Indochine »

Il ne met pas de côté non plus sa passion pour la pêche. « Après, dans les années quatre-vingt, quand le groupe a commencé, c’était une soupape, confesse Dominik. Ça me permettait de changer d’air, quand je partais en tournée avec le groupe et qu’on rentrait le dimanche soir, le lundi je mettais mes bottes et je partais pêcher. » Dominik va même plus loin dans sa déclaration d’amour : « j’aurais préféré être champion du monde de pêche à la mouche que d’empiler les disques d’or avec Indochine ». Aujourd’hui, il avoue un net penchant pour la rivière Dordogne. Car Dominik est installé depuis 1999 en Corrèze. Il y apprécie notamment l’état d’esprit des gens et le marché de Brive.

La Beauté de l'idée

La Beauté de l'idée

Son premier album solo vient de sortir et une tournée se profile

Un peu plus de vingt ans après avoir quitté Indochine, Dominik Nicolas effectue son retour sur le devant de la scène. Il vient de sortir un album solo intitulé La beauté de l’idée. « Je n’ai pas envie de faire de la lèche au métier pour que mes trucs marchent, quand je fais un album je le fais sérieusement, affirme Dominik. Je me suis donné les moyens de faire quelque chose qui me convienne. » « En 2012, j’ai rencontré, sur Internet, Noël Mattei, qui a écrit les textes de l’album. On avait les mêmes influences, la même vision des choses, révèle Dominik. Il a écrit en essayant de coller au personnage, on a appris à se connaître. » Dominik avait une idée précise de ce qu’il désirait : « quelque chose d’assez prude, faire passer des messages, des chansons pop, je ne voulais pas chanter n’importe quoi mais pouvoir assumer les textes. Il y a un peu d’écologie, de la passion, de la pudeur. S’engager dans des causes est important mais il ne faut pas en faire un outil de promotion. Avec Indo, on était impliqué dans certaines choses. On l’a fait sincèrement. Plus tard on s’est rendu compte qu’on était manipulé. »

Contributions familiales

Dominik a pu compter sur des contributions familiales. « Ma fille, Naïs, 19 ans, qui fait des études artistiques, aime le dessin, fait de la musique et écrit des chansons, même si elle ne veut pas en faire son métier, a écrit un texte A ne pas croire. Il y avait une musique dont la mélodie collait avec son texte et le thème allait avec ceux de Noël. Je l’ai fait chanter sur A ne pas croire et Le soleil est comme toi. Mon fils m’a conseillé, je lui ai fait écouter des choses et demandé “qu’est-ce que tu en penses ?”. Il m’a même donné son avis sur la promo. » Vient ensuite l’enregistrement. « En 2014, je suis allé à Bruxelles en studio, avec un ingénieur du son que j’avais repéré, explique Dominik. J’avais vu qu’il mixait très bien, j’avais bien senti le personnage, ça a collé dans toute la période d’enregistrement. » Une fois le passage en studio terminé, il faut que l’album puisse aller à la rencontre du public. « Un manager belge nous a rejoints, indique Dominik. Il a fait le tour des labels en France et on a signé chez Verycords, label indépendant qui est distribué par Warner donc c’est une bonne distribution. Il y a un bon dialogue. Je ne me voyais pas signer dans un label où on m’aurait dit faut faire comme ci, comme ça. Je savais ce que je voulais faire et pas faire. Je ne voulais garder que le côté plaisant de la musique. Aujourd’hui c’est compliqué, les labels sont frileux, ils ne signent plus beaucoup. Il faut se développer sur Internet et quand le label sent que tu as pas mal de followers sur Facebook et que ta vidéo est vue tant de fois sur Youtube, ils vont te signer, commencer par un EP (N.D.L.R. : plus long qu’un single mais plus court qu’un album) avant l’album. Je suis allé en studio, j’ai fait l’album, on leur a donné en disant “vous prenez ou vous ne prenez pas”. »

Plutôt La Fourmi que le zénith

Depuis quelques semaines, Dominik s’est lancé dans la promotion de son album. Là encore, sans concession. « Aujourd’hui dans la promo les artistes doivent “basher”, il faut faire du clash et on peut avoir un max de promo. On m’a proposé un entretien en me demandant de critiquer Nicola Sirkis. Je ne veux pas rentrer dans ce jeu là. » Y aura-t-il une tournée ? « Elle est envisagée début 2016, répond Dominik. J’aurai pu faire des festivals mais je voulais faire une tournée club, faire dix-quinze dates. J’ai trouvé des musiciens. On va répéter en septembre-octobre. » Quand à savoir s’il jouera des titres d’Indochine, « oui mais pas les plus connus, il ne s’agit pas de faire une tournée stars 80 ». Dominik souhaite pouvoir présenter son album au public limousin. « Si on peut jouer à Limoges, j’irai plus à La Fourmi qu’au zénith, c’est une salle qui a une belle programmation, assez éclectique. » Dominik ne tarit pas non plus d’éloges sur le Brive festival. A bons entendeurs…

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