Terrible ironie en sachant qu'à quelques dizaines de mètres de là ces même Droits de l'homme ont été très longtemps bafoués, dans un bâtiment appelé désormais Maison des esclaves. Une statue se dresse à côté de celui-ci, matérialisant à travers un esclave qui brise ses chaînes et étreint sa femme l'abolition de l'esclavage. La Maison des esclaves se visite quant à elle comme un musée, avec son conservateur qui retrace l'Histoire d'une manière aussi vivante que vibrante. Au rez-de-chaussée, ont été conservées intactes les cellules dans lesquels s'entassaient des être humains. Enfants, femmes et hommes y étaient enfermés dans des geôles séparées, avec une distinction supplémentaire pour les hommes suivant s'ils pesaient plus de 60 kilos, et étaient prêts à partir, ou moins de ce poids et devaient être à l'instar de certains animaux "gavés". Les "réfractaires" étaient également détenus à part. L'opacité et l'étroitesse des geôles donnent une vague idée de la barbarie dont était victimes les esclaves à cette funeste époque. D'autant que leurs geôliers poussaient le vice jusqu'à habiter au premier étage du même bâtiment, aujourd'hui transformé en salles d'expositions d'objets d'époque.
Nous poursuivons notre visite de l'île en longeant le Musée de la femme, édifice en forme de bateau, un centre médico social qui fut autrefois une école où ont étudié les premiers présidents de l'Afrique de l'ouest, dont Léopold Sédar Senghor, un terrain de foot où les jeunes s'en donnent à cœur joie, ainsi qu'un imposant bâtiment où à également été tournée une partie du film de Bernard Giraudeau "Les caprices d'un fleuve" (dans lequel le comédien réalisateur écrivain joue en compagnie notamment de Richard Bohringer).
Nous repartons de l'île de Gorée, engagée je le signale au passage dans une démarche environnementale, après le dîner. Nous passons la nuit à Dakar, que nous allons visiter une dernière fois le lendemain à l'occasion de la dernière matinée de notre circuit...